Open Experience #4 OpenScience le 17 juin de 19h à 21h

En 2014, Without Model et Mutinerie vous proposent Open Experience, une série d’articles et d’événements autour des modèles économiques ouverts (open science, open data, open source, open manufacturing, …). Le quatrième rendez-vous autour de l’Open Science aura lieu le 17 juin de 19h à 21h à la Cité des Sciences.

Qui se cache derrière l’Open Science ?

La production, la diffusion et la circulation des connaissances scientifiques se trouvent bousculées par le numérique qui facilite des pratiques de recherche plus collectives, distribuées (peer-to-peer) et ouvertes notamment avec le développement de nouveaux outils et plateformes en lignes.

Regroupées sous le terme générique d’Open Science, ces nouvelles pratiques mettent l’accent sur la transparence du processus de recherche au plus grand nombre. Elles cherchent ainsi à donner accès à l’ensemble des étapes de la constitution de nouvelles connaissances.

De la démarche (carnet de laboratoire ouvert) aux données acquises et traitées (Open Data)  jusqu’aux résultats présentés dans un article scientifique (Open Access), l’Open Science facilite la co-production des savoirs entre scientifiques mais aussi avec des non chercheurs.

Son but est aussi de retrouver une plus grande efficacité et qualité de la recherche ralentie parfois par une privatisation des connaissances et une compétition entre chercheurs pour des raisons de courses aux financement ou à l’emploi.

De nombreuses initiatives se revendiquent aujourd’hui du mouvement de l”Open Science. Startups, fondations, communautés, elles viennent redessiner l’écosystème actuel de la recherche ou en tout cas le remettre en question :

  • Quelles sont ces nouvelles initiatives?
  • Développent-elles de nouveaux business models ?
  • Comment interagissent telles avec les acteurs plus traditionnels de la recherche notamment de grands acteurs privés tels que des éditeurs scientifiques?
  • Permettent-elles l’émergence d’une nouvelle économie mettant en avant les connaissances comme biens communs?
  • Est-ce un mouvement durable ou va t-on évoluer vers une recaptation de ces connaissances par des entreprises privées?

Alors, l’Open Science : mouvement durable ou mode passagère  ?


On en parlera avec des scientifiques ouverts et des entrepreneurs. Ca va se préciser dans les jours qui viennent :

  • Cartographie des initiatives Open Science et des business models développés.
  • Présentations courtes de divers intervenants.
  • Table ronde : L’ Open Science : mouvement durable ou mode passagère?

Cartographie des modèles de l’open science

La cartographie présentée est décrite ici

Table ronde

4 invités étaient présents : Mélanie Marcel fondatrice de So Science : startup autour de la recherche responsable, Pierre Carl Langlais, Doctorant au CELSA, Wikipedien et membre de SavoirCom1, Claude Kirchner Délégué général à la recherche et au transfert pour l’innovation de l’INRIA et Alain Rallet économiste à l’université Paris Sud.

Le modèle économique de la recherche a été au coeur du débat en l’abordant notamment par la question de l’autonomie de la recherche par rapport à des acteurs privés mais aussi de l’indépendance des scientifiques dans leur sujet de recherche.

L’éditeur scientifique Elsevier a été cité à maintes reprises. Il est le symbole d’un système aberrant contre lequel la recherche publique lutte aujourd’hui c’est à dire une captation des connaissances issues des articles scientifiques par des acteurs privés avec un profit faramineux (ct article de Pierre Carl Langlais). En réponse à cela, différents modèles Open Access se sont mis en place et co-existent. Certains ont été adoptés et adaptés par les éditeurs privés classiques, qui arrivent à en tirer de nouveaux bénéfices. D’autres ne pourront se développer qu’en amenuisant la dépendance des chercheurs aux revues prestigieuses appartenant à ces éditeurs.

Les chercheurs, évalués sur leurs publications scientifiques se retrouvent eux même piégés par ce systèmes. Comme conséquence, l’homogénéité des travaux de recherche et la non-incitation à la créativité et à l’interdisciplinarité ont été mentionnés lors de la soirée.

Les échanges ont aussi été l’occasion de dessiner les futurs modèles économiques de la recherche. Aujourd’hui, la valeur se trouve sur les données et les acteurs privés traditionnels ne s’y trompent pas. Ce ne sont plus les revues et les articles le nouveau marché mais l’accès à des flux de données et à leur fouilles (text and data mining). Ces données concernent également les chercheurs, leurs interactions, ce qu’ils lisent, téléchargent, consultent.

Face à ce paysage, les solutions suggérées lors des échanges concernent une évolution des critères de l’évaluation des chercheurs avec une prise en compte de la contribution et de la collaboration des chercheurs, base de toute communauté scientifique. Le peer-review apparait un élément fondamental à considérer notamment en le réintégrant dans la recherche publique ( solution proposée par exemple avec des épirevues).

Comment va évoluer le système de la recherche? Il semblerait que nous sommes encore à l’heure des revendications ou d’une première prise de conscience. Peut on comparer l’Open Science à la situation de l’Open Source à ses balbutiements? Il est en tout cas important de comprendre les enjeux de chaque acteurs aujourd’hui pour envisager les évolutions aussi bien juridique qu’économique et sociale que va vivre la recherche dans les prochaines années.

Remerciement à Franck Ghitalla pour la réalisation de la cartographie et Pascal Jollivet-Courtois pour l’aide à l’analyse des données et la relecture précieuse.

Au fait, c’est quoi le Without Model de cet événement ?

Pour les coûts : exclusivement la logistique (salle + apéro)

Pour les revenus : la billetterie

Donc :

  • les gens qui conçoivent, préparent et animent nos événements ne sont pas rémunérés
  • nous n’avons pas de sponsors, c’est un choix, on préfère baser nos revenus sur les individus

Ah oui et sinon, ceux qui ont contribué en temps (écrire un article, animer un événement précédent, donner une interview) à Without Model en 2013 sont invités, c’est une contrepartie à leur contribution.

Et si on est bénéficiaire sur l’événement, l’argent servira à financer l’édition d’une synthèse des Open Experiences.

Pour en savoir plus sur notre modèle économique

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Célya Gruson-Daniel

À propos de Célya Gruson-Daniel

Curieuse de tout et surtout de ce qui peut émerger de plusieurs cerveaux humains s'interrogeant et réfléchissant ensemble.

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