Depuis quelques années, nous nous intéressons aux business models des données et ceux associés à l’ouverture des données. Nous franchissons une nouvelle étape en travaillant avec la Fing sur le projet MesInfos, avec une recherche sur les business models du Self Data.
Les travaux de la Fing sur le Self Data
Depuis plusieurs années, la Fing travaille la question des données personnelles à travers le projet MesInfos qui explore le scénario du Self data. En voici une présentation succincte donnée à l’occasion de la parution du second cahier d’exploration MesInfos en mai 2015.
“Que se passerait-il si, demain, les organisations partageaient les données personnelles qu’elles détiennent avec les individus qu’elles concernent, pour qu’ils en fassent… ce qui a du sens pour eux ? Quels usages, quelles connaissances, quels services, quels risques aussi, pourraient-ils émerger si les individus disposaient, non seulement du contrôle, mais de l’usage de ces données : leurs finances, leurs achats, leurs déplacements, leurs communications et leurs relations en ligne, leur navigation web, leur consommation d’énergie, etc. ?
Pour répondre à ces questions un peu iconoclastes, la Fing présentait en mai 2013 la première édition de son “Cahier d’exploration MesInfos”. Résultat d’un an de travail avec un petit groupe d’entreprises, d’acteurs publics et de chercheurs, il s’appuyait, déjà, sur des travaux et initiatives qui faisaient du « retour » des données personnelles aux individus une hypothèse sérieuse et une perspective pas si lointaine.
Cette deuxième version du “Cahier d’exploration” est largement enrichie par rapport à la précédente. Outre les riches enseignements de 18 mois d’expérimentation, elle propose une analyse plus fine du marché de services et des modèles existants, mais aussi une approche plus substantielle des défis techniques, juridiques, économiques, sociaux… qu’il s’agira de résoudre pour faire du “retour” des données personnelles un vrai mouvement.”
Les enjeux de Business Models pour prolonger les expérimentations précédentes
Après ces travaux, qui ont privilégié l’étude de la restitution des données aux individus qui les produisent, la question des incitations des organisations à rendre leurs données se fait plus saillante.
- Quelle valeur peut créer la restitution des données personnelles pour les détenteurs de données ? A quelles conditions ?
- Comment cette restitution nourrit-elle les business models actuels ou à venir des détenteurs de données ?
Egalement, l’écosystème de services et de plateformes tierces s’appuyant sur des données personnelles est encore peu établi et les modèles restent en construction.
Ainsi, pour réaliser la restitution des données personnelles aux individus l’hypothèse que nous allons nourrir est qu’il faut d’une part que les organisations détentrices y voient un intérêt économique et que d’autre part un écosystème de service soit en place.
Et concrètement
Le travail que nous amorçons débouchera sur deux résultats : une cartographie et un plan d’expérimentation.
La cartographie inclura les services Self Data ainsi que les impacts potentiels de la restitution des données personnelles sur les business models :
- dans quelle mesure la restitution favorise-t-elle une réduction des coûts ?
- dans quelle mesure fait-elle émerger de nouvelles possibilités de développement des ventes sur les produits / services existants ou nouveaux ?
- comment la restitution des données peut constituer un avantage concurrentiel ?
Cette cartographie servira à identifier les pré-requis en termes de ressources ou d’alliances à constituer, afin de poser les bases des réalisations à démarrer début 2016.
Pour préparer les expérimentations en 2016 (qui pourraient par exemple être menées par un ou plusieurs détenteurs de données ou par des services Self Data), nous allons également travailler sur une boîte à outils d’expérimentation du Self Data qui contiendra des principes d’expérimentations appliqués au Self Data.
L’intégralité de ces travaux sera rendue publique au fil des réalisations et dans un livret de synthèse qui rassemblera l’ensemble des résultats.
La finalité de ce travail sera de fournir des outils de réflexion et d’action aux détenteurs de données et aux entreprises de l’écosystème. Outils qui leur permettront d’enclencher, en 2016, des expérimentations de restitution de données personnelles
Et vous
Comme pour nos travaux précédents, nous réaliserons ces travaux en faisant appel aux contributions de celles et ceux qui souhaitent partager leur connaissance ou leurs expériences.
Voici les moyens que nous vous proposons pour contribuer à ce travail :
- Participer à la veille en communiquant les exemples, articles ou travaux (en utilisant par exemple #selfdata sur twitter ou par mail )
- Participer aux deux ateliers prévus
Atelier du 30 septembre : comment réaliser les business models du Self Data
Lors de cette demi-journée, nous commencerons par présenter une cartographie des business models du Self Data :
- Les impacts du Self Data sur les business models des détenteurs de données (coût, revenu, actif stratégique)
- Les business models de l’écosystème du Self Data (coffres forts, services divers, …)
Nous poursuivrons l’atelier en l’orientant vers les détenteurs de données pour identifier quelles ressources / compétences / partenariats sont nécessaires pour réaliser ces business models.
Atelier du 8 décembre : expérimenter le Self Data
Lors de cette demi-journée nous présenterons la boîte à outils d’expérimentation du Self Data et nous l’appliquerons pour préciser les contours des réalisations à mener en 2016 autour de la restitution des données personnelles.
Les contributeurs impliqués dans ce travail
Les partenaires et la communauté qui s’est rassemblée autour du projet MesInfos de la Fing sont invités à participer à ce travail.
Les contributeurs de Without Model qui participeront : Chloé Bonnet, Simon Chignard, Romain Lalanne, Louis David Benyayer, Bastien Guerry, Guillaume Crouigneau.